Aujourd’hui, de nombreux chiens sont sujets à difficultés émotionnelles qui perturbent fortement la vie quotidienne. Peurs diverses, sensibilités sensorielles, anxiété, anxiété de séparation… Ces troubles peuvent fortement impacter leur bien-être, leur capacité d’adaptation, leurs relations sociales, ainsi que leur santé.

J’ai à coeur d’aider les chiens à se sentir mieux dans leurs pattes et leurs adoptants, souvent désemparés face à ces problèmes.

Peur, phobie, trouble panique

L’animal exprime des comportements de peur très fréquemment et/ou intensément, face à des stimuli ou situations qu’on peut identifier. Il refuse de sortir pour aller en promenade, il a peur des bruits, il panique quand qu’il y a de l’orage, il cherche à se cacher, il ne sort pas de sa cachette, il panique face à des stimuli qui étaient autrefois habituels.

Anxiété généralisée

L’anxiété est proche de la peur, car sa fonction est d’anticiper le danger afin de se protéger. L’anxiété est généralisée quand elle se manifeste dans tous les contextes, ou presque. Le chien est dans un constant état de vigilance. Il semble stressé et réagit au moindre changement dans l’environnement. Cela impacte de nombreux aspects de sa vie; incluant la qualité de son sommeil, ses relations sociales et son alimentation.

Anxiété de séparation

L’anxiété de séparation au sens clinique signifie que l’animal ne supporte pas les séparations avec une figure d’attachement, même s’il y a d’autres individus avec lui. Parfois, même distance de quelques mètres seulement. Néanmoins, c’est un terme qui englobe plusieurs problèmes, avec des causes variées; incluant également l’intolérance à la solitude. Dans ce cas, l’animal ne supporte pas d’être seul, mais il peut tout à fait accepter les séparations avec une figure d’attachement s’il a de la compagnie. D’autres causes possibles sont une intolérance aux barrières physiques et la frustration de ne pas pouvoir sortir avec son gardien.

Stress post-traumatique

Causé par une expérience ayant généré un stress très intense et/ou prolongé, le stress post-traumatique se manifeste généralement par des troubles anxieux, très souvent généralisés. Les chiens sont en constante alerte et très agités, mais ils peuvent aussi exprimer une forme d’apathie qui évoque un état dépressif. Il peut également y avoir de l’agressivité, une incapacité à faire des activités quotidiennes, des troubles de l’alimentation, des troubles de l’élimination, et d’autres signes.

Comment régler les troubles anxieux ?

Il n’y a pas une seule façon de procéder. C’est un travail au cas par cas, qui comprend généralement plusieurs axes.

L’un d’entre eux est le travail du vétérinaire (de préférence comportementaliste) qui se charge d’évaluer les facteurs médicaux et de proposer un traitement, si nécessaire.

Je me charge de guider la thérapie comportementale, qui implique notamment de sécuriser et apaiser l’animal dans son quotidien, de renforcer certaines stratégies de gestion, d’améliorer sa capacité de résilience et d’autres compétences de vie, et de trouver des moyens de gérer les situations problématiques quand elles se présentent.

L’humain observe, gère au quotidien et nous transmet toutes les informations qui sont nécessaires pour un suivi efficace. Nous discutons, nous prenons des décisions et nous adaptons le travail ensemble. Les besoins, limites et sensibilités de l’humain sont également pris en compte.

Le travail n’implique pas forcément des exercices; souvent, il faut sécuriser l’animal dans son quotidien et laisser le temps faire. Cette phase peut être longue et difficile, généralement parce que l’environnement est complexe et difficile à gérer. Cependant, on intègre parfois des exercices ou activités, pour améliorer certaines compétences. La désensibilisation systématique peut être appliquée; elle permet d’habituer l’animal à ce qui lui pose problème, en douceur et à son rythme. C’est un travail très technique, il faut maitriser de nombreux paramètres et cela doit être fait avec l’aide d’un professionnel bien formé. C’est également un travail long, puisqu’on progresse au rythme de l’animal – c’est rarement aussi rapide qu’on l’espère.

Est-ce que l'animal peut aller mieux rapidement?

La plupart de ces problèmes nécessitent un long travail. Nous pouvons parfois apaiser l’animal relativement vite grâce à une médication ou une gestion environnementale stricte, mais il faudra tout de même créer un long historique d’expériences positives pour le stabiliser et limiter les rechutes.

Le suivi est généralement long, car ces problématiques sont complexes. Il faut beaucoup d’échanges et d’ajustements avant d’avoir des progrès assez significatifs. C’est un peu comme une thérapie avec un psychologue, c’est un processus qui peut être long, on ne voit pas les progrès tout de suite et il faut faire confiance au professionnel qui vous accompagne.

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